Dominique Lecomte a 60 ans, il est marié avec Jannick depuis 34 ans. Ils se connaissent depuis les années lycée et ont deux enfants et deux petits enfants. Dominique est chef de projet transverse chez CBA Meubles (anciennement Meubles Demeyere) et a été ordonné diacre à 50 ans, en 2015.

Nous lui avons demandé de nous raconter son chemin vers le diaconat et son vécu en tant que diacre en situation d’activité.

Dominique Lecomte : « Je travaille chez CBA Meubles à Pérenchies depuis 1982. J’y ai fait toute ma carrière !  J’ai commencé en tant qu’ouvrier et, avec une vraie volonté de progresser, j’ai occupé différents postes : responsable de ligne, nettoyage des machines et production en équipe de nuit, bureau des méthodes, puis bureau d’études. J’ai toujours apprécié la convivialité dans cette entreprise qui était dirigée par une famille très chrétienne. D’un tempérament altruiste, je suis toujours prêt à aider, à chercher des solutions dans les bureaux voisins, et mettre en commun les compétences de chacun pour faire avancer les projets. Je n’aime pas les disputes alors j’ai toujours à cœur de réunir autour de la table des métiers différents, tout en apaisant et en rassurant les uns et les autres.

Mon chemin vers le diaconat a sans doute démarré alors que j’étais animateur en aumônerie en accompagnant mon fils. J’ai été repéré à ce moment là. J’ai ensuite demandé à être confirmé en 2009, j’avais 45 ans. A cette occasion j’ai été très touché par la présence de mon voisin à la célébration de ma confirmation. On l’a invité à diner chez nous et on a parlé de Dieu toute la soirée !

Avec Jannick nous avons suivi la formation au diaconat mais à l’époque je n’en parlais ni à mon entourage ni à mes collègues. Les 5 premières années de formation n’étaient connues de personne, pas même de mes enfants. Cela nous garantissait une liberté de choix. En effet, on doit pouvoir dire non et, de son côté, l’Eglise peut également me dire à tout moment que ça n’est pas mon chemin. A l’occasion de mes 50 ans, je l’ai annoncé à mon entourage et à mes collègues de bureau. Tous ont compris. Ils n’étaient pas étonnés et beaucoup me disaient : « C’est dans la continuité de ce que tu es ». Tous mes collègues proches sont venus à mon ordination. Et après, il arrivait souvent qu’ils me saluent le matin avec un «  Bonjour mon père !! ».

A partir de là, les discussions avec les collègues ont évolué, on parlait de la parole de Dieu. J’étais un peu leur confident, certains n’osaient pas parler de leur foi surtout dans le milieu professionnel, mais avec moi oui. J’étais en quelque sorte le représentant de l’Eglise dans l’entreprise. J’étais un signe visible de l’amour de Dieu parmi les hommes. Attention je n’ai bien sûr pas eu de décharge professionnelle pour parler de Dieu en entreprise ! Mais mon directeur m’avait assuré de son soutien pour que je puisse exercer ma mission. Après tout, dire une bonne parole, ça ne prend pas forcément beaucoup de temps ! Tous les jours on parlait de Dieu, tout était prétexte à ça, des situations personnelles, l’actualité…  J’essayais de répondre à leurs questionnements à la lumière de tout ce que j’avais appris en formation. Parfois ca finissait en rigolade. Et ca arrivait (et ça arrive toujours !) que je ne sache pas répondre.

J’ai été sollicité plusieurs fois par des collègues pour célébrer des baptêmes et des mariages ; Il faut dire que j’aime être à l’autel ! Mais ce qui me touche le plus, c’est quand un collègue vient me voir pour me parler personnellement de sa foi. Je suis à l’écoute, mais attention, je ne peux pas résoudre tous les problèmes. Il faut avoir des limites. Je suis diacre, au service des gens, de l’amour de Dieu, mais je ne suis ni psychologue ni médecin !

A mes côtés, Jannick m’a toujours aidé à garder la bonne distance, et à préserver un bon équilibre entre notre vie de couple et de famille, et ma mission en entreprise et au sein de la paroisse.

En résumé, à la veille de prendre ma retraite, je peux dire que j’ai vécu une très belle mission en entreprise ! et beaucoup de collègues m’ont déjà dit : « Avec qui on va parler de ça une fois que tu seras en retraite ? »